Travail aérien BELL 214B1 Big lifter.
J’ai
toujours été fasciné par
l’évolution des hélicoptères
en montagne. On peut croiser des Lamas ou autres Écureuils,
mais un BELL 214B1... Alors le rendez vous est donné avec la
société SAF Hélicoptères au
chantier de rénovation du refuge de la Pra en
Isère, pour une journée de levage de charge avec
le BELL 214 B1 big lifter .
C’était
une
matinée du mois de juin, début de saison pour les
refuges en montagne. Les conditions météo
deviennent favorables avec la hausse des températures et la
fonte des neiges en altitude. Je me dirige sur le chantier par la
route, la météo est clémente, un petit
voile gris est présent. La DZ prévue est proche
de la station de Chamrousse à 1620 mètres
d’altitude situé en Isère dans les
Alpes Française.
Arrivé
sur la DZ, les camions de livraison arrivent, ainsi que le camion de
logistique du SAF,
tous se mettent en place et préparent une zone pour poser la
machine. L’arrivée de
l’hélicoptère
est imminente. Le
chantier de rénovation du refuge de la Pra est important, un
bâtiment complet doit être refait. Un
grondement se
fait entendre dans la vallée, un bruit
caractéristique des hélicoptères
bi-pales, c’est le BELL 214B1, il vient de la base Albertville en
Savoie. Le BELL 214B1 immatriculé F-GJKZ fait une
reconnaissance et se pose, le souffle au sol est important. Le pilote
stop le rotor et l’équipage
débarque ; Il est composé d’un
mécanicien, d’un assistant de vol, d’un
pilote et d’un autre en formation. Seul 2 BELL 214B1 big
lifter sont en exploitation en Europe. Le personnel sort le
matériel de l’hélicoptère
pendant que les pilotes vont voir les charges. Il y a de
tous : Matelas, matériaux de construction, une
pelleteuse, des échafaudages, au total 85 tonnes de charge
à monter au refuge situé à 2019
mètres d’altitude. Fini le temps des mules qui
montaient les matériaux ou les vivres depuis la
vallée. L’hélicoptère a
révolutionné les conditions de travail des
gardiens de refuge, le confort est de meilleur qualité
ainsi que l’aspect sécurité avec
l’application de toutes les normes que l’on peut
trouver en vallée pour les locaux recevant du public. Sans
l’hélicoptère tous cela serait
difficile et coûteux à mettre en œuvre. Le
matériel de levage est préparé ainsi
que la pompe pour l’avitaillement en
kérosène, la logistique se met en
place. Le
mécanicien va sous la machine pour accrocher
l’élingue d’une longueur de 30
mètres. Les deux pilotes montent dans la machine, les
opérations de levage vont commencer.
Travail de précision.
Le BELL
214B1 décolle
à la vertical et vient se placer doucement au-dessus de la
première charge, le spectacle est fabuleux. Le crochet est
saisi par le mécanicien, la charge est accrochée,
au signal le pilote soulève la charge et va
l’emmener au refuge.
Les
formations de traces
blanches en bout des pales sous cette lumière laiteuse, le
rugissement de l’unique turbine LYCOMING 5508D de 2185 kW (2970 ch) est
vraiment impressionnant. Je pose plusieurs fois mon appareil photo pour
admirer cette scène peu banale. Les rotations entre la
vallée et le refuge s’enchaînent, 6
minutes de vol
sépare notre DZ et celle du refuge contre presque 3 heures
à pied. La charge la plus lourde de 2400 kg est
montée avec succès. Le BELL 214B1 coupe sa
turbine.
Il
est midi l’équipage refait un peu de
kérosène et nous décidons
d’aller nous restaurer au refuge. Nous embarquons dans la
machine ou la place ne manque pas. Après avoir
survolé un petit vallon taché de petits lacs nous
arrivons au refuge attaché à la montagne. La DZ
est petite pour la machine, mais le pilote avec l’aide de
l’assistant de vol resté au sol près du
refuge, pose doucement l’hélicoptère
tous près de la battisse. Après le repas, le
chantier continue
je repars dans la vallée avec la machine. Le travail reprend
de plus belle, le mécanicien accroche les charges. ll
n’y a pas de positionnement de charges, elles sont
déposées à coté du refuge,
d’ou un gain de temps. Dans la journée la machine
aura consommé 4500 litres
de jet A1. Il est 19 heures quand la mission est terminée.
Je garde des souvenirs fabuleux, le travail aérien avec une
telle machine est impressionnante, c’est
véritablement «une grue des airs». Le
talent des pilotes et du personnels au sol est aussi très
important, j’en profite pour les saluer.
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Le BELL 214B1 Posé pendant la préparation du
matériel
Arrivé du BELL avec le sling, pour l'accrochage de la
prochaine charge .
Les reflets dans le casque du mécanicien de bord .
Le pilote au commande du BELL 214 B1
Le pilote pendant le positionnement du crochet .
BELL 214 B1 en final avec le sling . |